Chaque année, l'Académie organise un certain nombre de concours à l'intention de ses élèves.
Le concours était considéré alors comme le système démocratique par excellence. Outre les divers diplômes et médailles, ces concours décidaient quels étudiants seraient admis à l'Ecole des Beaux-Arts, à quels ateliers ils pourraient participer, et même là où ils prendraient physiquement place dans la classe.
Durant le XIXème siècle l'apprentissage technique du dessin dispensé par l'Ecole des Beaux-Arts se double de théorie. En premier lieu l'histoire générale, axée à chaque fois sur une période donnée, narre aux élèves des événements historiques ou mythologiques de manière a susciter leur imagination.
Le cours de littérature, que les élèves appellent "la Comédie Française de l'Ecole", permet d'ajouter à l'histoire l'aspect poétique : chaque page de Sophocle ou d'Homère peut se traduire par un tableau...
Le cours d'archéologie, dont le principal objet est d'apprendre à ses auditeurs la façon de vivre des peuples disparus, sans oublier leur environnement.
Enfin, les notions d'architecture sont appuyées par le cours de perspective, bête noire des élèves, sans doute parce que le plus abstrait. Cours qui se déroule dans une salle située sous le cloître de la cour du Mûrier.
De toute la série des concours, (concours de composition, de tête d'expression, de figure peinte, de paysage historique...) le Prix de Rome est le plus complexe et le plus prestigieux. Non seulement il attire l'attention de la presse internationale, mais il ouvre la porte à la célébrité et, souvent, à de brillantes carrières.
Ce Prix de Rome qui fut institué en 1663 par l'Académie permet de sélectionner les étudiants qui séjourneront à l'Académie de France à Rome, et l'obtenir dans la catégorie peinture d'Histoire, représente le plus grand des honneurs, tant en France qu'à l'étranger.
Durant tout le XIXème siècle, cette attribution annuelle constitue un des événements majeurs de la vie artistique qui est d'ailleurs relayée par la critique. Après 320 ans d'existence, la tradition du prix de Rome prendra fin lors des événements de mai 1968.
Le Jury des Salons ou des Prix de Rome enseigne assez souvent à l'Ecole des Beaux-Arts
L'atelier Denys Puech à l'Académie Julian
Villa Médicis, mai 1925, les pensionnaires des six sections peinture, sculpture, architecture, musique, gravure en médailles et en taille-douce, lors de l'Exposition annuelle des envois de Rome, inaugurée le 12 mai par le roi d'Italie. On reconnaît Jeanne Leleu au centre et au premier plan, à sa droite le directeur de la Villa Médicis le sculpteur Denys Puech, à la gauche de Leleu l'ambassadeur de France à Rome René Besnard et Jacques de la Presle à l'extrême droite, avec des lunettes. Le tableau au mur, en arrière-plan, est le portrait en pied de Denys Puech retouchant une esquisse dans son atelier, peint par Constantin Font, second grand prix de Rome en 1921. La statue, à droite, d'une femme nue qui porte un enfant sur sa tête et qui se mire dans un "futur" bassin est l’œuvre de Charles Cassou grand prix de Rome en 1920.