mercredi 20 septembre 2023

L'enseignement des Arts fin de siècle


La formation artistique au XIXème siècle comprenait, parallèlement à l'école des Beaux-Arts, de grands ateliers privés qui disposaient de modèles vivants et qui étaient appelés des "Académies". Le dessin avait là aussi une importance particulière car il entrait dans la pratique de nombreux métiers et ouvrait sur des professions artisanales assez variées.

Le débutant était mis devant des modèles de gravures qui représentaient des éléments du corps humain dans toutes les positions, et qu'il devait copier inlassablement jusqu'à la maîtrise complète. Il commençait en général par la forme jugée la plus simple à reproduire, c'est-à-dire le nez et terminait par le pied ou l'oreille considérée traditionnellement comme plus difficile. Ayant acquis les bases du dessin, l'élève continuait à reproduire des gravures mais d'après des oeuvres consacrées comme les marbres antiques de Michel-Ange. Il apprenait ensuite à rendre le contour et le relief par des hachures et par l'estompe. L'étape suivante était le fameux exercice d'après la bosse. Placé devant une copie en plâtre d'une œuvre de la statuaire classique, l'élève devait s'initier aux mystères de la demi-teinte, des proportions, de l'ombre et de la lumière. Après avoir observé et reproduit la nature sur le modèle vivant durant le cours de nu académique, celui-ci pouvait enfin passer au dernier niveau de sa formation : la pratique de la peinture, de la sculpture. Véritable moment de consécration longtemps espéré.

Ce qui constituait la spécificité et justifiait l'existence de ces cours privés était l'apprentissage de la peinture et de la sculpture puisque ces techniques n'étaient pas dispensées au départ par l'Ecole des Beaux-Arts. L'élève apprenait davantage en observant ses camarades travailler, en les interrogeant, que par l'enseignement direct qu'il pouvait recevoir du "patron". Celui-ci ne visitait l'atelier en général que deux fois par semaine et ses leçons se bornaient à une simple correction des travaux, parfois accompagnée de commentaires plus ou moins subjectifs sur la nature et les principes immuables de l'Art. Si la discipline, c'est-à-dire la peinture ou la sculpture, différait du dessin de l'école des Beaux-Arts, le principe de jugement restait identique puisque le "patron" se confondait le plus souvent avec le professeur qui corrigeait le soir à l'école les mêmes élèves qu'il avait le matin dans son atelier privé. Le cursus et les critères académiques ne pouvaient donc n'être que respectés.
Néanmoins, le maintien intransigeant des principes esthétiques du "grand genre" par les membres de l'Académie, fut de plus en plus souvent contesté par les candidats au Prix de Rome qui restaient dans l'obligation de leur faire parvenir des travaux fidèles à cet esprit. Les élèves avaient probablement conscience d'être dans l'obligation de perpétuer un style à bout de souffle et condamné finalement aux seuls achats publics. La peinture d'histoire ne représentait déjà plus qu'une part infime du marché privé et les artistes du grand genre était de moins en moins appréciés, la mise en oeuvre d'une réforme pédagogique devint donc, à terme, une nécessité.



A Paris comme en province - Cours de nu académique à l'Atelier Chatigny de Lyon


On aime se déguiser et parodier les grands thèmes retenus par l'histoire de l'art


Groupe d'étudiants, alors exclusivement masculin, Ecole des Beaux-Arts de Paris après 1870


Villa Medicis, l'Académie de France à Rome, un objectif prestigieux
dans la formation des Ecoles des Beaux-Arts jusqu'en 1968





Elle fut prestigieuse cette école des Beaux-Arts de Paris, dernière du nom d'ailleurs, les autres, celles de province, ne s'appellent plus ainsi depuis les années 70-80.









Qui êtes-vous ?

Ma photo
POUGUES LES EAUX, France
1996 - L’ART CONTEMPORAIN ET SES INSTITUTIONS - A chaque époque son art officiel. Parfois l'artiste l'ignore, parfois celui-ci y adhère plus ou moins et, plus rarement, s'y oppose ouvertement. Jusqu'alors, avec les différents médias, écrits, radio et télé-diffusés, le destinataire était essentiellement passif, se contentant de choisir et de recevoir sa source d'information, sans autre participation possible. Aujourd'hui, par l'intermédiaire de l'Internet, ce même destinataire a désormais l'opportunité de devenir un acteur actif...